
Roméo.
« O Roméo! Roméo! Pourquoi es-tu Roméo? Renie ton père et abdique ton nom, ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je ne serai plus une Capulet! »
Le beau brun souleva la couette légèrement pour apercevoir Harry au bout du lit, sa serviette de bain enroulée autour de sa taille et le bras levé pour déclamer ces quelques lignes.
« Vas-y, fermes-la. »
Harry aurait pu rencontrer Roméo s'il avait accepté ces places pour une pièce de théâtre lors de la tournée du groupe, en Italie. Il aurait laissé le groupe rentrer en Angleterre et aurait quant à lui fait un léger détour jusqu'à Florence pour y passer une nuit. Une nuit, mais surtout une soirée dans un petit théâtre où se produisait un petit collectif de comédiens amateurs. Ne parlant pas un mot d'italien, Harry n'aurait rien compris à ce qui se disait. Il aimait le son de la langue et la façon dont les mots semblaient rouler dans la bouche des acteurs. Il n'avait rien compris mais avait néanmoins été fasciné par le c½ur qu'un jeune homme mettait dans son jeu. Ce soir là, Roméo jouait Arlequin et dans son habit bariolé, Harry le trouva somptueux. Roméo avait cette classe naturelle qui lui donnait tout de suite un air très sûr de lui et très à l'aise. Il ne semblait pas avoir une once de trac à l'idée d'être sur scène, ce qui renforça la fascination que l'anglais avait pour lui.
« Oh allez, rigole un peu, souffla Harry en descendant du matelas.
- Ça ne me fait pas rire.
- T'as oublié ton texte, et après? Ça peut arriver à tout le monde.
- Ça peut arriver à tout le monde mais pas à moi. C'était la première, Harry! Roméo qui ne sait pas jouer Roméo mais t'as pas l'air de te rendre compte. »
Harry avait insisté pour retrouver le comédien dans sa loge, une fois le spectacle terminé. Roméo avait été étonné mais avait accepté. Lui, ne comprenait pas un mot d'anglais. Mais il laissa le bouclé parler, celui-ci tentant de se faire comprendre par n'importe quel moyen. Roméo avait finalement lâché l'affaire au bout de cinq minutes et avait simplement noté son mail sur un petit bout de papier que le brun avait soigneusement gardé dans sa poche jusqu'à son retour en Angleterre.
« C'est bon, les critiques n'ont rien dit sur ça. Il n'y a que toi que ça inquiète. »
Harry lui avait écrit dans un italien traduit par un internet approximatif. Roméo avait d'abord déchiffré avant de lui répondre dans un anglais tout aussi peu précis. L'échange avait duré plusieurs mois pendant lesquels, chacun de leur côté, ils essayaient d'apprendre la langue de l'autre pour faciliter la relation qu'ils étaient en train de créer. Et puis, Harry était retourné en Italie. Et le hasard avait fait qu'il avait recroisé Roméo dans ce même théâtre où il n'était allé que par curiosité.
« Roméo...
- Harry?
- C'est pas grave. Ta carrière ne se joue pas à une phrase.
- Bien sûr que si. »
Harry resserra sa serviette autour de lui avant de s'asseoir sur le bord du lit. Roméo sentait sur son bras découvert, les cheveux mouillés du chanteur dégouliner sur sa peau. L'anglais le remarqua et passa son pouce sur cette ligne maladroite que traçaient ces gouttes d'eau sur la peau bronzée de son amant.
« C'est un truc d'italiens de tout dramatiser ou quoi?
Roméo étira un sourire en coin. Harry n'avait pas échappé à l'humour des anglais. Il était discret mais il savait viser juste. Roméo avait du talent, c'était indéniable. Harry en avait été convaincu la deuxième fois qu'il l'avait vu jouer autant que la première.
Harry aurait pu rencontrer Roméo s'il avait accepté ces places pour une pièce de théâtre lors de la tournée du groupe, en Italie.
Mais il ne l'avait pas fait.
Marinette, Posté le dimanche 20 décembre 2015 13:03
Ptdr, alors ce Harry est quand même épique. J'adore sa remarque sur les réactions démesurées des italiens, c'est tellement vrai en plus, non mais ...
J'ai bien aimé celui-là, tu t'es bien débrouillée !
Je file lire la suite, j'ai hâte de rattraper mon retard !
Take care, lots of love,
Marinette :)